Voilà qu’il faudrait s’unir, mais voilà qu’il y aurait quelque chose d’avance rompu dans l’union. Que veut-on l’un de l’autre ?
Nous sommes toujours deux est la tentative, sous une forme poétique, d’approcher l’impossibilité de l’union, ce que certains auteurs traduisent ainsi :
Freud : « Aussi étrange que cela paraisse, je crois que l’on devrait envisager la possibilité que quelque chose, dans la nature même de la pulsion sexuelle, ne soit pas favorable à la réalisation de la pleine satisfaction. »
Lacan : « L’amour, c’est donner ce qu’on n’a pas à quelqu’un qui n’en veut pas. »
Gainsbourg : « L’amour physique est sans issue. »

Ce texte est écrit à quatre mains :
Patrick Fontaine est professeur de philosophie et philosophe ; il est l’auteur, entre autres, de : L’amour de la non-philosophie (Kimé), Platon autrement dit (L’Harmattan), Les douze travaux de l’homme radicalement bon (Pétra).
Pauline Ladier est professeure de lettres.
Tous deux ont couché sur le papier, à l’endroit de ce qui convoque autant la sensibilité littéraire que les perspectives philosophiques, cette rencontre qui interroge l’amour, et ce que nous en faisons de l’amour, et comment nous nous en sortons, ou pas.